• Atelier 199 chez Ghislaine

    Le maitre de chai et la fille du vigneron

     

     

    Atelier 199 chez Ghislaine

     

     

     

    J'ai choisi les sujets 1 et 2 et un ressenti sur l'image

    Pluie, automne, chemin, avancer, coucher, couler, temps, voir et Soulager, compassion, comprendre, aider, bienveillance, humilité, jour, vie.

     

    Marie était fille du vigneron. Elle aimait la période des vendanges. Elle partait la hotte sur le dos, sécateur dans une main et le seau dans l'autre. Elle arpentait les parcelles de vignoble du Beaujolais pour y récolter les précieuses grappes de raisin. Elle bichonnait plus particulièrement ce pied de vigne que son père avait planté le jour de sa naissance.

    Jean venait de la région de Lyon où il avait passé ses examens pour être maître de chai. Plus rien n'avait de secret pour lui. Il connaissait tout de la vinification, la complantation, la macération, la fermentation, la vinification, la taille, l'ébourgeonnage, l'élevage (vins en foudre, en cuve ou en fût de chêne), l'embouteillage, etc... Il n'a pas laissé ce pouvoir de connaissance lui monter à la tête. Il faisait preuve d'humilité avec les personnes qui l'entouraient. Il avait choisi le Beaujolais pour la beauté de son paysage et la fertilité de son cépage.

    Ils se sont mariés, un jour d'été, en 1950. Jean avait trouvé son chemin et il voulait passer le reste de sa vie avec Marie.

    Après un été 1970 caniculaire, le temps se dégrada. De gros orages de grêles s'abattirent sur les sillons des vignes à seulement 15 jours des vendanges. Ils ont espéré et prié pour que ça s'arrête rapidement, mais rien de s'est arrêté. Au contraire, ça s'est même intensifié. La totalité de leurs parcelles avait été détruites. Les vignes étaient totalement couchées dans les sillons. C'était une tragédie. Ils avaient tout perdu.

    Malgré la compassion et aussi la bienveillance de leurs amis devant ce drame, c'était tout vu, ils quitteraient la région.

    Ils avaient compris que leurs enfants n'étaient pas attirés par la terre, mais plutôt par la ville. L'argent qu'ils avaient économisé jusqu'ici allait les aider à redémarrer une autre vie en ville.

    Ils firent l’acquisition d'une cave à vin dans la région lyonnaise.

    Les années passèrent et ils coulèrent des jours heureux, soulagés de ne plus s'inquiéter des caprices de la nature.

    Aujourd'hui ils avancent enlacés sous une pluie battante d'automne.

    Ils s'aiment comme au premier jour.

     


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  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Octobre 2022 à 13:51

    Parfois il faut du courage et beaucoup de patience pour tout recommencer ailleurs !

    Je l'ai fait 3 fois par obligation(veuvages)...Mais depuis 24 je n'ai plus bougé !

    Et je ne bougerai plus du tout......

    Merci Nanou

      • Mercredi 26 Octobre 2022 à 08:40

        Moi je suis partie une fois de la Drôme et cela m'a permis de mieux revenir. Bisous. 

    2
    Lundi 24 Octobre 2022 à 14:21

    Une belle histoire de vie! 

    Amicalement

    Clem

      • Mercredi 26 Octobre 2022 à 08:40

        Merci de ton passage sur mon blog. Amitiés

    3
    Lundi 24 Octobre 2022 à 15:00

    Coucou Nanou

    Merci pour ta visite. Tu as d'écrit un beau pan de vie de ce dur travail d'être vigneron.

    Bravo !

    Bisous et bonne semaine

      • Mercredi 26 Octobre 2022 à 08:41

        Merci beaucoup. Amitiés. 

    4
    Lundi 24 Octobre 2022 à 16:08
    Renée

    Ils ont étés courageux mais devant l'impossible....Très beau texte bravo. Bisous douce semaine

      • Mercredi 26 Octobre 2022 à 08:41

        Merci pour ton com. Amitiés.

    5
    Mardi 25 Octobre 2022 à 19:04

    C'est une très belle histoire ! Et tu décris si bien le travail de la vigne et du vin ! Un dur métier soumis aux aléas du temps; la preuve ! Mais leur amour du vin et leur amour tout court, ont su résister eux aux années !

    J'aime beaucoup cette histoire ! Bravo !

    Bisous

      • Mercredi 26 Octobre 2022 à 08:43

        J'ai appris en faisant mon arbre généalogique que j'avais des ancêtres vignerons, d'où l'inspiration du texte. Merci à toi. Gros gros bisous.  Bonne journée.

    6
    Mercredi 26 Octobre 2022 à 11:11

    Ah dans la culture, l'agriculture, on est à la merci de la météo... et on peut tout perdre un mauvais jour... Heureusement, ici une belle reconversion... amitiés, JB

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